Il y a des jeux qui nous font de l’œil pendant des annééééés. Vous savez, ces jeux qu’on ajoute au panier, qu’on retire, qu’on surveille sur les sites d’occasion et sur lesquels on finit par craquer. Le Tyldwick tarot est un de ceux-là. Un tarot indépendant, très particulier, qui a fait couler beaucoup d’encre dans la sphère des collectionneurs.

Un mot sur son auteur. Ce tarot est l’œuvre de Neil Lovell, designer et illustrateur originaire du Northamptonshire, au centre de l’Angleterre. Créateur de plusieurs jeux (Petit Lenormand, cartes à jouer, tarots), il nous a quittés en 2018. Son frère Joe a depuis repris le flambeau de Malpertuis, la maison d’édition, et réédité ses créations.

L’art de lire entre les murs

Médiumnique, esthète, poétique, mystérieux : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce deck hautement singulier. Il s’inscrit dans la lignée du système Rider-Waite Smith tout en prenant des libertés audacieuses. Et pour ne rien vous cacher, c’est en grande partie ce qui a motivé mon achat. Sa grande particularité ? Aucune représentation humaine, à l’exception de quelques statues figées dans le temps. À la place : des intérieurs anciens, des objets abandonnés, des couloirs silencieux et une architecture d’un autre temps.

Cette absence de figure humaine fait de ce jeu un soutien idéal pour une pratique créative. Méditation, écriture, besoin d’inspiration : ces espaces vides de présence humaine laissent toute la place à notre imagination et notre intuition. D’ailleurs, c’est un jeu presque plus oraculaire qu’un tarot traditionnel.

Belle bête, mais (un peu) capricieuse

Je pense que vous l’aurez compris : je trouve ce jeu magnifique. Esthétiquement, c’est un bijou. Chaque carte est habitée, chargée de symbolisme, d’atmosphères brumeuses et d’objets oubliés qui respirent la poésie. Le deck sent la mousse, la poussière, le froid. Il renferme quelque chose de lugubre et silencieux qui lui confère une profondeur particulière… et un peu macabre, il faut bien l’avouer.

C’est le genre de deck que l’on pose sur son bureau, que l’on contemple, qui nourrit la créativité. Il ne révèle pas toutes ses informations instantanément. Ce jeu offre quelque chose de similaire au plaisir d’un puzzle. C’est comme une œuvre à explorer, à connaître et à comprendre au fil du temps. Sans risquer de me tromper, je pense pouvoir dire que le Tyldwick tarot est un délicieux mélange de raffinement, de décadence et de subversion.

Mais, et c’est un gros mais, il souffre d’un défaut majeur : sa lisibilité est très, très faible. Le manque de contraste rend difficile la distinction des cartes et de ce qui y est représenté. Sans bonne lumière, c’est même carrément parfois un casse-tête pour identifier les détails. Ce n’est pas un deck pour les yeux fatigués. Pour la partie divination, je dois encore le tester pour voir ce qu’il a vraiment dans le ventre et voir s’il sera opératif.

Tyldwick tarot : un investissement qui en vaut la peine ?

Longtemps difficile à trouver à des tarifs « abordables », le Tyldwick tarot a connu trois éditions, dont une récente édition anniversaire pour célébrer ses 10 ans. Cette dernière inclut même un livret explicatif ; un plus non négligeable pour apprivoiser ces espaces énigmatiques.

Personnellement je ne regrette pas mon achat. Maintenant, il ne me reste plus qu’à voir ce qu’il a vraiment dans le ventre en lecture. Affaire à suivre.

Mais pour l’heure je vous propose un petit jeu pour la route : j’ai tiré une carte pour cet article, et c’est le Valet de Coupe qui est sorti. Je suis curieux de savoir ce qu’elle vous évoque. Qu’est-ce que vous y voyez ? Comment l’interpréteriez-vous ? N’hésitez pas à partager en commentaires, j’ai hâte de lire vos avis !